Creating
Future

Future
Singularities

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Julie Dao Duy

La mode italienne se cherche ! Les grandes maisons qui défilent à Milan, portées par le prestige de l’âge (cette saison on célébrait les 50 ans d’Etro et les 65 ans de Missoni), affirment leur identité et défendent leurs racines, au risque de passer à côté d’un sursaut créatif nécessaire pour survivre face aux mutations constantes du marché.

Ian Griffith, à la tête des collections Max Mara, défend le pouvoir du beige et sa place incontestable de maison de mode au style intemporel « Max Mara is about timeless, high-quality clothes ».  Les directeurs artistiques Luke et Lucie Meir chez Jil Sander investissent quant à eux une ancienne usine de panettone, fameuse brioche traditionnelle si chère aux Italiens, pour présenter une collection très formelle, au minimalisme et à la technicité quasi militaire. De son côté, la maison Fendi mise sur le grand retour du sac Baguette, son accessoire signature créé en 1997…

S’adapter à son époque est un véritable défi que certains créateurs n’hésitent cependant pas à relever, explorant toujours plus les pistes du streetwear et du sport. On pense à Blumarine qui laisse entrevoir sur chacune de ses silhouettes un cycliste aux couleurs néon, Sportmax qui mixe inspiration surfwear (comme chez Etro, où les mannequins défilaient planche sous le bras) et workwear formel, avec de nouveaux tailleurs portés à la cool, parfois même associés avec un maillot de bain…Si la Dolce Vita cette saison se réinvente, c’est donc en version body positivisme et allure casual, pour un surf trip sur la côte ouest américaine.

TIMELESS STANDARDS

C’est une femme mature, powerfull et discrète, qui a défilé sur les podiums de Agnona, Fendi, Max Mara, Jil Sander, Giada ou encore Erika Cavalli. Le tailoring formel se renouvelle cette saison, en version confort. La fluidité et l’épure des lignes mettent en valeurs cotons clean ou matières rustiques plus luxueuses, dans une gamme de couleurs naturelles et neutres. Les volumes, faussement simples, se veulent pratiques et adaptés à nos vies quotidiennes. Une élégance informelle, dont la maison italienne Agnona se veut la porte-parole avec ses trenchs longs, chemises amples et teintes sépia. Subtilité et élégance donc, mais qui pourraient manquer d’un « twist » mode. 

FRESH ATHLEISURE

Les maisons italiennes renouvellent leur ADN grâce aux références sport et athleisure (jusqu à oser des total looks) pour toucher une clientèle plus jeune. Les collections sont rafraichies, pour des jeunes filles dynamiques, adeptes des sports d’action, de plongée ou de glisse. Les tenues bodycon sexy, façon seconde peau, renouvellent le bling à l’italienne et le romantisme baroque. Chez Blumarine, les références se mélangent avec robes froufou vaporeuses portées sur cyclistes fluos. Quant à MSGM, les silhouettes gagnent aussi en maturité, toujours portées par l’influence street mais tout en drapés et fluidité.

DOLCE VITA

L’Italienne pimpante, élégante, à la taille dessinée, montre sa peau, ses épaules et gagne des volumes couture et sensuels. Telles des actrices de Cinecitta, les mannequins de Marni, Prada et No21 célèbrent cette Italie fantasmée, un peu cliché mais tellement sexy.