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Singularities

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Julie Dao Duy

« Sur l’un des réseaux sociaux les plus puissants, Instagram, le marketing d’influence est évalué à un milliard de dollars, selon l’agence Mediakix. Les marques ne s’y trompent pas : en cinq ans, elles sont 90% à avoir augmenté leur budget consacré à l’exposition sur les réseaux, les blogs, etc… En effet, alors que la publicité coûte cher, un post rémunéré sur Instagram se facture autour des 12 000 euros avec une belle visibilité et surtout un impact fort sur la génération Millennials. Attention toutefois à trouver le bon équilibre et la bonne collaboration. Exit les mega influenceurs aux quelques milliers d’abonnés dont une bonne partie sont « fake ». L’idée est de faire prévaloir l’authenticité. Le taux mais aussi la qualité de l’engagement avec ses abonnés est devenue primordiale. Les internautes savent lire entre les lignes et reconnaissent vite les relations avec les marques qui se basent sur la sincérité. Quand univers esthétique et éthique vont de pair, la marque est toujours gagnante. Car susciter l’émotion chez les consommateurs est un levier clé dans le process d’achat et surtout en termes de fidélisation. Bien définir son identité de marque, défendre ses valeurs, sont autant d’arguments majeurs pour séduire les clients, désormais en quête de sens. Mais il faut depuis quelques mois compter avec de nouveaux venus. Si les « fake » influenceurs ne séduisent plus personne (Hype Auditorse propose même de les démasquer !), des influenceurs-robots prennent désormais leur place, jouant carrément avec la carte de l’engagement, jusqu’à défendre des parti-pris politiques.

C’est le cas de Lil Miquela, la plus connue des « gynoïdes » (robot humanoïde féminin), qui défend ardemment le mouvement Black Lives Matter. Elle a été choisie par Prada pour piloter le compte Instagram de la maison pendant la fashion week milanaise, est devenue l’égérie de la célèbre make-up artist Pat McGrath (au même titre que Naomi Campbell) et a récemment collaboré avec Nike. Un palmarès impressionnant pour cette jeune mannequin brésilienne de 19 ans, vivant à Los Angeles. Brud, une société spécialisée en intelligence artificielle, a créé la jeune fille en 2016 et également son frère, Ronnie Blawko, au profil plus sulfureux.

Attention cependant, les profils de ces robots influenceurs peuvent aussi être sujets à controverse.Shudu Gram, magnifique mannequin noire au cou princier, est désormais l’égérie de la marque de Rihanna, Fenty. Créée par Cameron James Wilson, photographe britannique qui la considère comme un fantasme artistique, cette « supermodèle digitale » déchaîne les passions, entre admiration et révolte. Son créateur est accusé de voler le travail de « vraies » mannequins noires, déjà largement discriminées par le milieu.

Shudu Gram

Noonoouri, la dernière venue, est peut-être le choix le plus ‘safe’. Elle s’est fait connaître lors de son « take over » du compte Dior pour leur dernière collection Cruise, présentée aux grandes écuries du château de Chantilly. Moins humanoïde, avec son profil de poupée et ses grands yeux d’héroïne manga, Noonoouri ne déclenche pas le même tollé que ses concurrentes. Moins humanoïde que ses copines, elle incarne l’avatar par excellence. Quant à Robin Abree ou encore Lil Wavi, ces deux robots fraichement débarqués sur Instragram, leur nombre d’abonnés grimpe en flèche. Des profils à suivre.

Si le marketing d’influence sur Instagram est devenu un incontournable pour les marques qui souhaitent engager une relation avec leurs clients, ces dernières années ont pu démontrer les « pièges » à éviter. Bien choisir ses influenceurs, ne pas compter uniquement sur la quantité d’abonnés mais bien sur la qualité de l’engagement, privilégier les relations à long terme et authentiques… Une identité de marque clairement définie est encore une fois indispensable. L’émotion, la sincérité, la singularité sont autant de critères clés qui s’appliquent aussi aux robots-influenceurs, les influenceurs de demain. Mais attention au coup de buzz qui peut se transformer en mauvaise pub. «