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Singularities

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Sandrine Maggiani

Les révolutions se produisent lentement, puis tout à la fois, avant de devenir inévitables. Parce que nous sommes témoins et acteurs d’une des plus importantes transformations de l’histoire de notre humanité, l’ONU nous appelle à modifier radicalement nos modes de conception, de production et de consommation pour assurer la survie de la terre, exhortant à « penser à la planète, vivre simplement».
En Mars dernier, Yvonne De Bruyn, Directrice Conseil mode Peclers, était conviée par l’Onu à participer à la 4e Assemblée de l’ONU pour l’Environnement et au lancement de l’« Alliance for Sustainable Fashion »à Nairobi. Trois jours de débats où se sont succédés marques, entreprises, entrepreneurs, influenceurs engagés et agences des Nations Unies afin d’encourager le secteur privé, les gouvernements et les ONG à agir pour réduire l’impact négatif de la mode sur les plans social, économique et environnemental, et mettre en action des objectifs de développement durable.

Notre Directrice Conseil mode revient sur les enseignements, les enjeux majeurs de cet événement et les recommandations pour travailler en partenaires à l’intégration et la contribution
des marques pour passer d’une intention à des modèles concrets et responsables.

SM : De retour de Nairobi, après avoir participé à trois jours intensifs de débats et
rencontres, quels sont les principaux objectifs qui vous ont interpellée et vous semblent
réalisables à court et moyen terme ?

YDB : Pour commencer, je citerai Siim Kiisler, président de l’Assemblée des Nations Unies pour
l’environnement: « L’ONU ne perçoit pas la durabilité comme une limite à la mode, mais plutôt
comme un élément déclencheur pour renforcer la créativité et la passion du secteur ». Partant
de ce constat encourageant, il est impératif de rendre ce secteur circulaire sur toute la chaine de
valeurs, tout en préservant sa croissance. Tous les acteurs de l’industrie de la mode doivent
dépasser la compétitivité et explorer les approches collaboratives. Enfin, il ne s’agit pas ne pas
résumer la mode durable à la protection de l’environnement, mais de veiller à réduire ses impacts
sociaux pour garantir le respect des droits humains, créer de nouveaux emplois et de nouvelles
opportunités.

SM : Quels sont les objectifs de l’Alliance for sustainable fashion pour aujourd’hui et
pour demain?

YDB : L’Alliance des Nations Unies for sustainable fashion et ses partenaires ont élaboré un
programme dont l’objectif principal est de mieux coordonner les efforts de tous les secteurs de
l’industrie visant à réduire les déchets et améliorer l’environnement à l’horizon 2030. Grâce à une
approche intégrée, l’organisation a pour ambition, avec le soutien des États membres, de devenir
la plateforme de référence qui réunit industriels, institutionnels et entreprises autour de 17
objectifs, couvrant à la fois des actions éco-responsables et sociétales à travers l’uniformisation
globale des approches et le partage d’expérience en faveur d’une mode durable.

SM : De votre point de vue, quelles sont les mesures que les acteurs du secteur, dont
Peclers, attendent de cette initiative mondiale de l’Onu ?

YDB : Au-delà de textes qui intiment les entreprises à intégrer des actions sociétales et
environnementales dans leur stratégie, nous attendons principalement des législateurs, d’accroître
leur niveau d’exigence mais cette fois en globalisant, uniformisant les nouvelles réglementations,
plutôt que de créer encore du cloisonnement. C’est parce que nous connaissons les
problématiques rencontrées par nos clients que nous attendons la mise en oeuvre de procédures
simplifiées sur toute la chaine de valeurs. Enfin, nous attendons la mise en place d’actions
effectives visant à encourager les initiatives « en rupture » avec les modèles traditionnels et les
plateformes innovantes en matière de développement durable et responsable.

SM : Selon vous quelles sont les actions à mener pour une marque qui veut intégrer sa
responsabilité sociétale et environnementale dans sa stratégie.

YDB : Il est vital de partir de ses valeurs de marque et de la connaissance de son
consommateur. Les marques qui réussissent sont celles qui ont su définir des objectifs clairs
et des mesures de développement durable atteignables. Puis, tenir ses engagements à agir face à
des consommateurs en quête de transparence et d’authenticité. Celles qui s’engagent à changer
de modèle auront un avantage concurrentiel. Anticiper la demande des consommateurs pour
engager des actions durables et responsables. Aujourd’hui il est essentiel pour une marque d’agir
à son échelle, et communiquer avec sincérité.

SM : Enfin, comment l’agence Peclers s’inscrit-elle dans le programme de l’Alliance for
sustainable fashion pour partager sa vision, son expertise, afin d’aider les marques à
contribuer à une société de consommation durable ?

YDB : Au delà d’être fier de son rôle d’ambassadeur pour soutenir les actions de l’ONU, Peclers à
travers ses équipes d’experts, est un connecteur, un facilitateur, un partenaire stratégique pour
accompagner les marques désireuses de donner du sens à leur engagement. Notre approche à
360 °, nous permet d’élaborer ensemble des solutions novatrices pour guider les marques dans
leurs changements et se projeter bien plus loin que la prochaine saison. En résumé, recommander
et accompagner des actions pour mettre à profit toute évolution afin d’augmenter son influence
positive dans la vie des consommateurs.