Creating
Future

Future
Singularities

  • Partager sur
Sandrine Maggiani

« Rencontre avec Camille Jaillant , créatrice de Olisitic the Label, invitée à participer à la table ronde « L’avenir de la mode pour un impact social», lors de la 4e Assemblée de l’ONU pour l’Environnement à Nairobi. Pour vous, la jeune ambassadrice de l’ « Alliance for Sustainable Fashion» revient sur ses engagements et les actions à entreprendre pour tous les acteurs de la mode, désireux de s’engager concrètement dans le développement durable, pour une mode responsable . SM : Qu’est- ce qui différencie Olisitic the Label des autres marques de mode sustainable native ?Camille Jaillant : Olisitic the Label est née en 2018, de mon envie de créer des collections pour femme, uniques, haut de gamme et qui aient du sens. Pour avoir travaillé plusieurs années dans l’industrie du luxe et de la mode, mes voyages m’ont permis de réaliser l’urgence d’agir et de proposer une mode durable et respectueuse. Puis c’est en étudiant les fibres et teintures naturelles que j’ai compris l’importance de choisir des fibres biodégradables qui ne finiront pas dans les décharges. Depuis sa création, je m’assure de suivre tout développement, de la recherche et le choix de la fibre organique à la conception en atelier, l’éco packaging, les certifications, les composants, les teintures jusqu’au travail des femmes. La marque afin d’être totalement transparente simplifie la chaine d’approvisionnement en diminuant le nombre d’intermédiaires à travers tout le processus.

SM : Comment avez-vous été conviée à participer à la 4e Assemblée de l’ONU pour l’Environnement et au lancement de l’«Alliance for Sustainable Fashion» à Nairobi ? CJ : L’ONU m’a contactée il y a un an au commencement de Olistic The Label, après avoir gagné le concours Social Award Impact à Genève qui valorisait le travail des femmes artisanes. L’objectif de la marque étant d’avoir un impact social fort en valorisant la création de nouveaux emplois en Inde dans la sériciculture biologique et la préservation des broderies faites mains au Portugal. J’ai également été soutenue par l’UNECE Fashion For Forests qui promeut les designers utilisant des tissus à base de fibre de bois. SM : Quel était l’enjeu majeur de cette 4e Assemblée de l’ONU pour l’Environnement? CJ : Cette année, l’assemblée de l’ONU avait pour ambition de réunir les acteurs importants de l’industrie de la mode durable, pour que chacun partage sa vision de l’avenir de la mode respectueuse de l’environnement. Des experts du vêtement ont présenté de façon interactive les meilleurs designs et matériaux durables.SM : Quel était l’objectif de votre participation à la table ronde « The future of fashion for social impact » ? CJ : L’objectif du panel de Olistic The Label et Zoi Environnement était démontrer qu’il est possible aujourd’hui de concilier mode et éthique. Par exemple, lors de la discussion, j’ai proposé des matières naturelles et innovantes telles que la peace silk, la fibre de bois et la peau de poisson. Aussi, j’ai eu l’opportunité d’exposer ma collection en fibre de bois avec Fashion for Forests UNECE. Deux robes à base de pulpe de pin et eucalyptus. Une innovation dans le secteur de la mode.

SM : Après cette assemblée, quels sont les principaux objectifs atteignables, que toutes les marques pourront mettre en action rapidement ? CJ: J’en distinguerai trois : 1) La communication : Communiquer à leurs producteurs et fabricants leur volonté d’acheter des matières certifiées organiques. L’utilisation des réseaux sociaux leur permettra promouvoir leurs actions et choix en faveur de l’environnement. 2) La production : Mener plusieurs actions en parallèle, comme promouvoir l’agriculture biologique en choisissant des matières certifiées biologiques et bannir le plastique et les matières synthétiques néfastes pour l’environnement. 3) La Charte de développement durable et SDG «  » » »sustainable Development Goal » » : Intégrer une charte de développement durable qui va au delà des SDG en saisissant de nombreuses opportunités pour réduire leur consommation d’eau, d’électricité et sensibiliser leurs équipes sur le recyclage et les déchets.SM : Quels conseils donneriez-vous à un créateur qui veut créer une marque sustainable native ? CJ: Je dirai pour commencer de choisir sa propre mode durable: matières organiques, biodégradables teintures naturelles, recyclées, upcycling. Soutenir une économie locale en travaillant avec des artisans, fabricants bio et mesurer son impact social. Enfin, ne jamais perdre de vue son combat et ses valeurs.SM : Quels enseignements retirez-vous de cette expérience et désirez-vous transmettre aux acteurs de l’industrie de la mode ? CJ : De manière générale et personnelle, l’assemblée permet de connecter des passionnés et activistes désireux de proposer des solutions alternatives pour changer l’industrie polluante de la mode, créant de nombreuses opportunités de collaborations. Et la création de l’Alliance for Sustainable Fashion permet de comprendre l’opportunité d’accéder à un nouveau marché où le durable et le bio deviendront la norme. »