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Singularities

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Elisabeth Prat x Sandrine Maggiani

Et si 2020 annonçait le renouveau des fashion weeks ? Initié par Copenhague,  capitale d’une mode écoresponsable, la Fashion week doit redevenir un tremplin pour partager de nouvelles visions sur le futur du secteur et répondre aux transformations profondes de l’époque.  Mue par une génération de designers tournés vers un avenir positif qui n’a rien de naïf. Leur optimisme s’impose pour retrouver l’assurance et montrer l’exemple. La preuve : malgré les enjeux environnementaux, les collections de la prochaine saison n’auront jamais été aussi contrastées et aspirant au changement.

Pour anticiper les tendances Mode femme de la saison prochaine, découvrez le point de vue d’Elisabeth Prat,  Directrice Mode et Style Peclers

Sandrine Maggiani : Au-delà de la transformation déjà amorcée des fashion weeks, que peut-on attendre des créateurs pour l’A/H 20 ?

 Elisabeth Prat : Qu’ils s’emparent de ce besoin de vêtements durables comme d’une nouvelle fondation pour influencer l’industrie de la mode vers des valeurs bienfaisantes.  Qu’ils proposent un équilibre entre des valeurs purement esthétiques et une mode plus raisonnée.

Le vêtement c’est d’abord une façon d’apparaitre au monde en exprimant sa personnalité et son engagement. Et donc le style doit primer sur des effets de mode jetables et trop consommateurs d’énergie.

 SM : Aujourd’hui, difficile pour un créateur d’affirmer sa singularité. Selon vous, qu’est-ce qui fait qu’une collection se distingue ?

EP :  Son impact. Sa justesse . Une silhouette à l’aspect visuel fort voire spectaculaire. Cela ne veut pas dire « voyant ! ». Cela tient de l’impact d’un volume, à la subtilité d’une couleur, à l’aspect visuel d’un print ou D’une matiére qui doit être vivante, reliefée et réconfortante. L’idéal serait des pièces à la sensorialité qui exercent une sorte de fascination presque addictive sur ceux qui les portent !

Qu’elle soit issue du recyclage ,organique,traçable, eco conçue, la matiére premiére, pendant un temps négligée, redevient capitale !

SM : Si vous ne deviez retenir qu’une tendance pour 2020 et au-delà, quelle serait-elle ?

 EP : Le vêtement utilitaire fonctionnel sublimé pour s’adapter à de nouveaux usages, de nouveaux mouvements. Du nouveau tayloring pour l’allure, de la maille pour le confort, de la fluidité pour la sensualité ,un neo worker très bien conçu qui s’adapte à la ville et en dehors de la ville.

On reparle de « construction du vêtement », de travail du design fondamental. Sa différence réside dans l’audace du dessin mais sans excés Il faut cultiver l’effet d’inattendu dans la coupe qui transforme le corps et l’allure .

SM : On annonce la disparition du streetwear au profit du sportswear qui s’accorde mieux au renouveau d’une élégance plus sophistiquée, nouvelle bourgeoisie. En attendant sa fin, quel sera son héritage ? 

 EP :L’héritage du streetwear est inepuisable.  Ne serait-ce que la sneaker qui a assouplit  la démarche , qui est transgénérationnelle et s’adapte à tous les styles. On ne pourra plus faire comme avant !

Avec le streetwear, les silhouettes ont emprunté une attitude, plus soft et slow, une nonchalance assumée, des coupes assouplies androgynes sans pour autant manquer de sensualité.

SM : Quelles sont les matières  que l’on portera en A/H 20 ?

EP : Le cuir souple et onctueux. La maille et le jersey dans sa version relax-bodyconscious ou seconde peau,Le lin qui deviendra le nouveau coton. On aime ses surfaces aux micro-imperfections, c’est une matière résistante, peu polluante et recyclable.  Mais pour l’essentiel, je dirai des matières qui ont « du corps et qui font corps ».

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